Publication dans Science

Une approche innovante pour traiter les maladies neurovasculaires



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Un nombre impressionnant de pathologies du cerveau sont étroitement liées à des défectuosités cérébrovasculaires majeures, dont le traitement est aujourd’hui impossible faute de médicaments.  En étudiant les protéines contrôlant la formation des vaisseaux sanguins cérébraux au cours de la vie embryonnaire, l’équipe de Benoît Vanhollebeke (WELBIO-ULB) pense pouvoir identifier des cibles avec un potentiel thérapeutique prometteur. Et pour preuve : en développant des molécules ciblant le complexe membranaire Gpr124/Reck, dont le rôle fut initialement révélé dans un contexte neurodéveloppemental, les chercheurs ont, chez la souris, réussi à ralentir la progression du glioblastome, le cancer cérébral adulte primaire le plus commun et à réduire les lésions consécutives à l’accident vasculaire cérébral.

La caractérisation mécanistique de la cible thérapeutique avait déjà fait l’objet d’une publication préalable dans Science par la même équipe. Cette nouvelle étude en établit le potentiel thérapeutique chez la souris. Lorsque la cible est activée, les vaisseaux sanguins cérébraux dysfonctionnels rendus trop perméables par la pathologie retrouvent leur fonctionnalité originelle : ils regagnent un ensemble de caractéristiques cellulaires et moléculaires qui limitent fortement les échanges entre le sang et le tissu neural et qui collectivement s’appellent la barrière hémato-encéphalique. Le cerveau s’en trouve donc à nouveau protégé des composants toxiques circulant dans le sang, et la progression des pathologies est ralentie.          

 « L’un des aspects les plus fascinants de cette étude est le niveau de spécificité avec lequel les vaisseaux cérébraux pathologiques répondent à ce traitement expérimental. Nous inspirant du processus développemental naturel, nous avons conçu une nouvelle classe de molécules capables d’atteindre leur cible thérapeutique efficacement, tout en étant totalement inertes pour les vaisseaux sains et les autres tissus de l’organisme. Sur une base fondamentale, ce niveau de spécificité semblait a priori hors de portée. » explique Benoît Vanhollebeke.

Sur leur lancée, les chercheurs du laboratoire de signalisation neurovasculaire veulent à présent explorer d’autres modèles expérimentaux de pathologies cérébrales pouvant potentiellement bénéficier de leur approche. 

Benoît Vanhollebeke et l’ULB ont créé la société spin-off NeuVasQ Biotechnologies, qui, avec le soutien d’un consortium d’investisseurs publics et privés, vise à amener de tels traitements neurovasculaires au chevet des patients. 

Référence : Science, 2022, 375 DOI: 10.1126/science.abm4459

Source : Communiqué de presse ULB

Photo : Laure Twyffels

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